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Italie : l’ex-commandant du Concordia fond en larmes devant le tribunal

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Francesco Schettino, l’ex-commandant du Concordia dont le naufrage avait fait 32 morts au large de l’Italie, a dénoncé mercredi, au dernier jour de son procès, la machination dont il estime avoir été victime dès les premières heures du drame.

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L’ex-commandant du Concordia estime que sa « tête a été offerte » pour « préserver des intérêts économiques ». (Photos : AFP)

Celui que la presse italienne avait surnommé le « capitaine couard » parce qu’il avait déserté la passerelle de son paquebot naufragé risque jusqu’à 26 ans de prison si le tribunal de Grosseto (Toscane) devait suivre les réquisitions du parquet. « J’ai vécu trois ans dans un hachoir médiatique dont la violence, si elle n’est pas endurée, est difficile à comprendre », a déclaré l’ancien commandant du paquebot naufragé, peu avant de fondre en larmes et d’interrompre son ultime déclaration devant le tribunal.

Francesco Schettino, 54 ans, a surtout dénoncé un complot ayant fait de lui le coupable idéal et seul responsable de cette tragédie. Unique accusé à ce procès ouvert en juillet 2013, l’ex-commandant du Concordia estime que sa « tête a été offerte » pour « préserver des intérêts économiques » et que les « médias, pas tous, sont tombés dans le piège » en donnant une « image de ma personne ne correspondant pas à la réalité ».

Les médias et l’accusation ont fait « retomber toutes les responsabilités sur moi, sans respect pour la vérité ni pour la mémoire des victimes », a-t-il encore assuré, peu avant de s’effondrer en larmes et d’interrompre sa déclaration.

Le tribunal s’est ensuite retiré pour délibérer. « Je pense qu’on ne connaîtra le verdict que tard ce soir ou demain (jeudi), car il y a beaucoup de problématiques à étudier et à vérifier », avait indiqué peu avant à quelques journalistes l’avocat de Francesco Schettino, Me Domenico Pepe. « Nous avons bon espoir. En tout cas nous espérons que justice soit faite », a-t-il ajouté. « Contre Schettino, il y a un tsunami de preuves », avait en revanche affirmé mardi l’un des procureurs, Stefano Pizza, confirmant le réquisitoire très dur prononcé la semaine dernière.

Le parquet a même demandé au tribunal l’incarcération de l’ex-commandant pour prévenir toute tentative de fuite pendant la procédure d’appel. Ce même procureur avait qualifié Schettino d’ « idiot ». Une « offense » à l’égard d’un marin d’expérience qui a pris les décisions qu’il fallait, avait rétorqué en début de semaine Me Pepe. La défense a demandé l’acquittement de l’ancien commandant, assurant que le naufrage était un accident, « une fortune de mer », qui peut arriver à n’importe quel marin.

> Un commandant mal informé

Me Pepe avait en particulier réfuté l’idée que l’ex-commandant ait ordonné trop tard l’évacuation du navire, assurant qu’il avait au contraire agi en marin d’expérience parce qu’il avait compris que le vent et les courants portaient le navire à la côte, où l’évacuation serait plus rapide et plus sûre. « Schettino a eu 45 minutes pour décider de la vie de 4 500 personnes » et sa décision a permis d’en sauver la très grande majorité, avait assuré Me Pepe.

L’accusation estime pour sa part que l’ordre d’évacuer a été donné bien trop tard et que l’opération s’est ensuite faite dans l’improvisation. Lors d’un interrogatoire serré début décembre, Francesco Schettino avait minimisé sa responsabilité, s’efforçant d’apparaître comme un commandant mal informé par son équipage. Celui-ci « faisait peine à voir du point de vue de son professionnalisme », a ainsi répété lundi son avocat, reprenant une des principales lignes de sa défense.

Mais c’est surtout sa décision de quitter le navire, alors que des centaines de passagers s’y trouvaient encore, qui a particulièrement choqué en Italie et au-delà. Lui a assuré avoir chuté dans une chaloupe sous l’effet de la gravité. Le Concordia, qui naviguait trop près de la côte de l’île de Giglio, a heurté un rocher dans la nuit du 14 janvier 2012. Son épave en partie immergée a ensuite été renflouée et transportée en juillet 2014 au port de Gênes pour y être démantelée.

AFP


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